L'expérimentation 1


L'école St joseph de St Bonnet prés Riom a bien voulu tester la démarche proposée par l'association

L'ensemble de l'école à participer autour de deux projets

Un accompagné par Julia Hofman

Ecriture et mise en scene de deux contes

    ROSALIA, PETITE FÉE

 

 

Il pleut très fort ce soir-là, le tonnerre gronde et les éclairs zèbrent le ciel.

 Dans ce petit village de Saint Bonnet Près Riom, une maison est plongée dans l’obscurité.

Elle est bordée d’un jardin noir où rien ne pousse. Tout y pourrit. Seul restent les ronces, les herbes hautes et les moisissures.

 A l’intérieur, on entend le ricanement d’une petite dame au nez crochu. C’est la sorcière Croche-gribouille. Elle se penche et pose son long nez sur un bocal illuminé en rose.

 De l’autre côté du village coule une petite rivière au bord de laquelle vivent paisiblement des petites fées de jardin. Chacune d’elles peut faire pousser une fleur. Elles dorment dans des minuscules maisons de brindilles, de feuilles et de fleurs. Elles aiment aider les habitants de Saint Bonnet à entretenir leur jardin.

 La plus coquine d’entre toutes les fées, c’est Rosalia. On l’appelle ainsi car elle a de longs cheveux roses brillants, de petites joues roses, une jolie bouche rouge. Ses ailes se posent sur une belle robe de pétales de roses rouges cousus main.

Ce jour-là, Rosalia se promène de rue en rue, s’arrête dans des jardins et prononce sa formule magique : « Abracadabra, qu’une rose pousse ! ». Et les roses poussent par centaine. Au détour d’une rue qu’elle n’avait encore jamais exploré, elle aperçoit le jardin noir, sombre et triste.  « Mais qui peut bien laisser un jardin dans cet état ? se demande-t-elle. Allons voir ».

 La petite fée entre par la serrure et découvre un univers étrange. Tout est sombre. Elle voit des bocaux remplis de bave de crapaud, de poils de rat, d’œil de dragon. La maison est poussiéreuse, pleine de toiles d’araignées.

Tout à coup, Rosalia se fige. Elle entend des pas : c’est la vieille sorcière qui descend, dérangée par le bruit de la petite fée. Aussitôt elle se cache dans un tiroir et observe la pièce par le trou de serrure.

 La sorcière renifle fort, sent avec son nez crochu l’odeur de l’intruse mais ne trouve rien. Alors elle fait appel à ses animaux de compagnies : « Cafards, araignées, mouches ! s’exclame-t-elle, à vous de jouer, trouvez-moi notre invité. »

Rosalia arrête de respirer. Elle voit la scène. Elle est terrifiée. Elle est tellement concentrée à ne pas faire de bruit qu’elle ne remarque pas l’araignée qui tisse une toile silencieusement atour d’elle. Puis dans un cri d’araignée, elle prévient sa maitresse qui ouvre le tiroir et tombe nez à nez avec la petite fée. Dans un ricanement elle enferme la jolie dans un bocal qui se met à briller d’une lumière rose.

La sorcière : « Oh ! Tu seras très bien dans ma chambre. Tu me serviras de lampe de chevet. Tu as bien fait de venir… Hi hi hi ! » Et elle l’emporte dans sa chambre.

La nuit venue, la sorcière s’endort et se met à parler à voix haute dans son cauchemar :

 « Je voudrais un beau jardin comme ont les habitants mais personne ne vient m’aider. Je les déteste tous, personne ne m’aime ! »

 A son réveil, la petite fée qui a tout entendu propose à la sorcière de l’aider. De lui apprendre à s’occuper de son jardin et pour lui faire plaisir, elle lui créée une rose noire.

 Croche-gribouille, impressionnée, la libère immédiatement.  Ensemble elles jardinent et parfois d’autres petites fées viennent fabriquer des tulipes noires, des marguerites noires, des violettes noires. Et même parfois des légumes comme des pommes de terre noires.

 La maison est toujours obscure et lugubre mais le jardin resplendit. Aujourd’hui, tous les habitants de Saint Bonnet Près Riom sont fiers de ce jardin particulier qui fait toute la différence avec les autres villages.

LOULOU LE LOUP   LOULOU EST FOUFOU ?

 

Il était une fois, un loup.

Un loup très grand, très maigre, très mou.

Il s’appelait Loulou.

 Loulou était clown dans un cirque tenu par une meute de loups.

C’était le clown le plus drôle que toute la forêt n’avait connu. Quand il entrait sur scène, les lumières l’éclairaient et toute la salle riait. Il était plein de couleur, joyeux, un loup clown rigolo. Mais plus le temps passait, plus son cœur s’assombrissait. Peu à peu le visage du Clown Blanc avait pris place sur son visage d’Auguste.

 Ce cirque était couvert de poils de loup. Des griffes et des crocs ornaient la piste.

Il y avait la mère funambule.

La grand-mère qui cuisinait pour toute la troupe.

Le père, le loyal.

Il y avait aussi Mimi, la louve trapéziste.

Ah Mimi…la belle Mimi. Le public était fou de cette artiste.

Tout le monde l’aimait mais celui qui l’aimait le plus, c’était Loulou.

 Il n’osait pas lui déclarer sa flamme. Il se trouvait trop maigre, trop grand, trop mou.

Pour la séduire, il pensait devoir être plus musclé.

Fort, il pourrait la porter sur un trapèze. Il pourrait être Monsieur costaud et non plus monsieur Rigolo.

Il décida de quitter le cirque pour trouver une solution à son problème.

 Il prit son vélo et se mit à pédaler tout en appuyant sur sa sonnette, Loulou était foufou.

 Il entama une descente, sauta, dérapa et tomba. Il se releva et se retrouva museau à museau avec un renard rusé riant aux éclats.

 Maître renard : « Mais où cours-tu ainsi ? Quelle chute ! Quelle cascade ! Tu es très drôle toi ! »

 Loulou lui expliqua son malheur et maître renard lui donna quelques conseils :

Maitre renard : « Pour être costaud, tu dois manger des épinards et des carottes »

 Loulou reprit la route, direction le marché du village. Il prit son vélo et se mit à pédaler tout en appuyant sur sa sonnette, loulou était foufou.

 Il entama une descente, sauta, dérapa  et tomba à nouveau au milieu du marché en plein dans la fontaine du village. Autour de lui, tout le monde riait et criait : Bravo ».

Mais Loulou n’en avait que faire. Il sortit sa paire de jumelle et chercha l’étale de carottes tenu par monsieur Rabit. Il en achètait un kilo mais le lapin lui posa tout de même cette question :

Monsieur Rabit : « Tu es un loup, pourquoi manger des carottes ? »

Loulou : « Parce que je suis grand, je suis maigre, je suis mou. Je veux être costaud »

Et puis il partit à la recherche d’épinards. Il en trouva un peu plus loin. Une petite fille lui en vendit des kilos. Elle lui demanda pourquoi un loup voulait en manger autant, lui un loup fort beau et sympathique.

Il répondit qu’il voudrait être costaud car il était trop maigre, trop grand et trop mou.

Elle eut beau lui dire qu’il était superbe et drôle en plus mais il ne voulut rien entendre.

 Alors elle lui conseilla d’aller voir son grand père, le sorcier. Il vivait au bout du village à côté de la rivière. Dans une maison en forme de chapeau pointu.

 Ce petit homme à un petit visage rond sympathique couvert d’une grosse barbe grise.

 A peine, loulou était entré dans l’étrange maison que le sorcier s’approcha et lui dit :

 Sorcier : « Costaud, tu n’as pas besoin d’être, aimer tes qualités tu dois alors bonheur viendra »

Loulou : Loulou : « je suis grand, je suis maigre, je suis mou. Je veux être costaud »

Sorcier : « Bien, alors à la première pleine lune, tu iras et tu répèteras :  Je veux être fort ».

Loulou : « Merci beaucoup »

 Puis Loulou reprit la route, direction sa roulotte.  A vélo , il se mit à pédaler tout en appuyant sur sa sonnette, Loulou était foufou.

 Il entama une descente, sauta, dérapa et tomba dans sa roulotte. Heureusement, autour de lui, il n’ y avait personne pour le voir et rire de ses exploits.

 Deux soirs plus tard, la lune brillait au-dessus de la forêt.

Loulou se dirigea dans une clairière et commença à chanter, éclairé par l’astre nocturne.

 En quelques instants, ses muscles gonflaient : D’abord les bras et son torse explosèrent sa chemise, puis les muscles de ses jambes déchirèrent son pantalon et il se retrouva en slip, et ses chaussures étaient trouées, laissant les griffes apparentes .

 Costaud comme jamais, Loulou prit son vélo et se mit à pédaler tout en appuyant sur sa sonnette, loulou était foufou.

 Il entama une descente, sauta, dérapa et tomba au milieu de la piste de cirque. Tout le monde ria ce qui mit le loup dans une terrible colère.

La meute était en panique, Tout monde cria « gare au loup, gare au loup » et Mimi se mit à pleurer.

Ce qui calma instantanément loup garou qui lui demanda :

 « Pourquoi pleures-tu ? Regarde-moi, je suis costaud, je suis le plus fort du cirque…je pourrais même t’aider dans un numéro. »

Mimi : « Mais moi j’aime que tu me fasses rire, tu illumines le cirque. Grace à toi je suis heureuse. Tu es fait pour être un clown.

Loulou : « Ah bon ? je pensais que tu ne pourrais m’aimer car je suis trop maigre, trop grand, trop mou. Je suis amoureux de toi depuis tant d’année sans oser te le dire »

Mimi : « Mais moi aussi, je suis amoureuse de toi ».

 Loulou et Mimi s’embrassèrent sous les applaudissements de la foule.

 Instantanément, loulou redevint lui-même.

 Et pour plus rien au monde, il ne voulut changer. Car le plus important, c’était d’être soi-même.

 

 

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