Saint Jacques d'Ambur

 

A la Révolution, l'acte de vente du monastère préconise la récupération des matériaux. Aussi, à partir du milieu du XIXéme mais surtout au début du XXéme siècle,avec l'installation de l'aciérie des Ancizes, les paysans deviennent ouvriers et, disposant alors d'un salaire, ils ont pu améliorer leur habitat et les installations agricoles. Pour cela, ils sont venus chercher des pierres sur le site et tout particulièrement les pierres de Volvic.

C'est pourquoi, dans les villages de la commune de Saint Jacques d'Ambur du fait de leur proximité avec le site de la chartreuse, les maisons d'habitations comme les bâtiments agricoles présentent des éléments architecturaux venant du site.


 

 

                           Au village de Martinèche 

 

 

 

on remarque les montants des ouvertures de l'étage en lave de Volvic qui sont de style gothique. Il faut aussi observer la présence d'une frise peinte sous le bord de toiture 

 

 

La porte d'entrée présente un double linteau, sur le plus ouvragé: on remarque un visage de chérubin ou de séraphin encadré dans un triangle.

Ce visage se retrouve aussi sur certaines pierres de cheminées.  On peut sans doute y voir un symbole de protection, de purification, de lien entre le ciel et la terre souligné par la présence du triangle. 

 

 

 

à l'Etramaille 

 

une fenêtre gothique à proximité de la montade (montée de grange)  

   

 

 

L'habitat en Combrailles 

La découverte des villages de Saint Jacques d'Ambur nous permettent quelques précisions sur l'habitat de ce secteur des Combrailles.

L'étude des paysages montre la présence deux types de village :

  • Les villages tas plutôt sur les plateaux
  • Les villages rue en plus grand nombre ou les constructions se répartissent de part et d'autre de la route. L'organisation de cet habitat est simplifiée car on trouve le plus souvent des bandes plus ou moins continues d'habitations au pignon mitoyen qui peuvent se rapprocher des cités ouvrières. 

 

 

 

La maison en Combraille conserve les caractères de l'économie pastorale. Sa structure a évolué au cours des siécles.

on trouve deux types principaux de maison :

  • La maison du journalier  c'est celle de celui qui ne possède pas de terre. Dans les communes voisines du site c'est l'habitat des ouvriers agricoles qui travaillent pour les moines. Réservée au logement on la trouve en particulier sur les rues de villages. elle peut être accolée (rue principale de Chapdes-Beaufort.
  • La maison de l'éleveur la plus répandue. Elle permet de se loger, d'abriter le bétail et le fourrage. C'est une maison bloc qui aligne habitation d'une ou plusieurs pièces sur un ou deux niveaux et une grange étable.  

Ces maisons sont en générale orientée au Sud ou à l'Est. Les toitures sont réalisées en chaume, elles sont remplacées au début du XXéme par des toits, le plus souvent à deux pans gardant la pente importante des chaumes au moins égale à 40%, couvertes en ardoise bleutée ou en tuile. Les murs pignons sont le plus souvent à redans avec des dalles de pierre en escalier.  Les ouvertures de tailles réduites se trouvent sur la façade principale. La porte d'entrée est le plus souvent à un seul vantail en bois plein et ouvre directement sur la salle. Sur les façades, on peut observer des égouts d'évier proches de la porte d'entrée. Ils permettent l'évacuation des eaux des fontaines réservoirs. C'est une pièce monolithe en pierre, quelques fois, surmontée d'un fenestrou.

La grange étable est la partie essentielle des bâtiments d'exploitation. Elle héberge le troupeau, abrite le fourrage. Une porte communique avec la maison et on peut y trouver une cellule qui sert de chambre. L'étable est éclairée par de petites fenêtres et ouvre sur l'extérieur par une porte double vantail.  

 

 

Les linteaux sont le plus souvent en pierre sauf pour les grandes portées des étables. Ils sont souvent déchargés, les arcs de décharge sont constitués en pierre ou en planchettes de bois laissées souvent apparentes. L'espace libre abrite "la pierre de foudre"  hache de pierre polie découverte dans les champs qui serait façonnée par un coup de foudre sorte de talisman qui doit éloigner la foudre de la maison.

La grange s'ouvre en générale sur l'arrière du bâtiment en profitant du jeu de terrain pour gagner un étage. L'aménagement de cette montée se nomme "la montade" ou "la levade".

 

   D'autres équipements peuvent être aussi présents comme:

  • Une remise pour abriter le matériel agricole et à l'étage permettre de stocker : les feuilles de frênes, le surplus de paille.
  • le puits situé dans la cour, à proximité de l'entrée est souvent couvert, protégé par une voute, elle même quelques fois recouverte d'un toit. il est fermé par une porte. 
  • Le four à pain qui s'est généralisé au milieu du XIXéme  est le plus souvent accolé au pignon de la maison.
  • Les annexes pour le petit bétail poulailler, bergerie, soue,  clapiers. C'est équipements sont placés souvent en équerre avec la maison , formant une cour. 
  • Des équipements collectifs : l'abreuvoir, le lavoir souvent fait en pierre de Volvic et le métier à ferrer en bois protéger par un toit permettant un travail pendant la période hivernale.

 La vente du domaine de Maix en 1702 citée par l'Abbé Mioche, nous décrit déjà cette organisation:

« Voici l'état de bâtiment du domaine de Maix :

1 Une maison avec une petite chambre, un petit grenier au-dessus de ladite chambre, et un estable entre ladite maison et ladite chambre avec un four joignant à la taupeine dudit bâtiment et un petit estable de pourceau audessous, le tout contigu avec ses aisances;
2 Une grange d'en haut avec deux estable attouchant avec leurs aisances;
3 Un petit estable, proche de. deux cy devant, la barrière entre deux;
4 Deux autres granges avec un estable de brebis, le tout contigu avec les aisances »

 

Un acte de 1718 nous donne un autre type d'aménagement

   "Une maison avec une étable couverte à paille, un petit verger, un jardin à chanvre et un petit jardin à chanvre et un petit jardin d’hortailhe. Le tout est situé au lieu de l’Estrelle, paroisse de Saint-Georges-de-Mons"

(Archive PDD 5 E 58 504 : Couchard)

 

 

 

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