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2-Tuiles et tomettes


Au Port Sainte Marie, comme dans pratiquement chaque maison au XVIIème et XVIIIème existait une tuilerie–poterie à l'intérieur du désert. Possédant des matières premières : bois et argile dans leur seigneurie, les moines peuvent alimenter leur atelier situé au bord de la Sioule. 

LES PRODUCTIONS

Dans le monastère, on retrouve différents produits venant de cet atelier : les matériaux utilisés pour la construction et certains éléments de céramique:

  • Des carreaux, 
                    
     
Une pièce unique en chartreuse française estampillée d'un décor de fenêtres ogivales 

 URAC

Carreau estampillé  du nombre 23011 daté du XVIIIème retrouvé dans la cellule 4.05 époque moderne 

 

URAC /J.L Mordefroid

URAC /N Bonardot

Carreau XVIème ? estampillé d'une pâte sur la face visible retrouvé dans la cellule 4.50 post médiéval

 

  • Des briques de différentes formes pas toujours régulières et à la cuisson variée

 

 

Elles étaient utilisées en particulier pour les encadrements de fenêtres et de portes comme on le voit dans la tour mais aussi en réemploi dans les murs. 

   

 

 
  • des tuiles plates à crochet, des tuiles canales, des tuiles biseautées de rives qui recouvraient l'ensemble des bâtiments sauf l'église et le pavillon d'entrée.
 

 

Tuile avec trace de pattes d'animaux

   

 

  • des terres cuites pour l'hydraulique

 

Les tubulures en céramique, bien présentes comme dans l'ensemble des maisons françaises, témoignent de la complexité du réseau en chartreuse qui doit amener l'eau dans chaque cellule et pièce de la maison.

 

  

 LA FABRICATION 

On peut envisager les techniques de fabrication à partir des documents et travaux archéologiques menés particulièrement dans le Jura par l’URAC.

Au niveau des carrières d’argile les « tireurs de terre » pratiquent une première excavation appelée « creux» ou « fouille »; à partir de laquelle ils établissent un front d'abattage. Ils dégagent ensuite la couche de marne des autres matières minérales qui la protègent. Le gisement épuisé, le sol de la parcelle est restitué au propriétaire, puis des voituriers apportent la terre à la tuilerie.

L'argile, ainsi transportée jusqu'à l'atelier, est déposée en tas sur l'aire de préparation. Une fois la terre séchée, piochée et battue, elle est jetée dans une fosse et recouverte d'eau avant le malaxage par piétinement. Outre une adduction d'eau et une aire de préparation, l'atelier comprend un local de moulage, un séchoir et un four.

La terre est ensuite placée  dans des moules en bois ou en fer pour lui donner sa forme. Une fois l'argile lissée, la tuile ou le carreau est démoulé sur une planche et déposé sur une claie de séchage ou « plateau ».

Pour la cuisson, le maître tuilier charge progressivement le four de manière à libérer les claies, au fur et à mesure du séchage. Les produits sont posés sur chant et empi­lés en rangées sur une sole suspendue au-dessus du foyer et soutenue par des pilettes. L'enfournement achevé, il condamne la porte du laboratoire avec des briques luttées à l'argile pendant la cuisson. Commence alors le chauffage du four. La cuisson de­mande environ deux jours pour une fournée de tuiles ; en fait, elle dépend du volume, de la masse et de la hauteur de la charge à cuire. Plusieurs jours de refroidissement progressif sont nécessaires avant l'ou­verture de la porte de chargement. 

 

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