Au fil dutemps

1 1970-1996

 

LES ANNEES 1970-1996      CHRONIQUE D'UN TEMPS PASSE 

Aux confins de la commune de Chapdes-Beaufort, en limite de celle des Ancizes il était un site répertorié sur plusieurs guides touristiques et pourtant abandonné de tous :

La Chartreuse Port Ste Marie

  • Les débuts

En 1968, dans le cadre de l’aménagement touristique lié à la retenue des Fades Besserve une réunion était organisée à la Mairie de Chapdes-Beaufort en vue de la mise en valeur du site. Cette réunion comprenait outre le maire de Chapdes-Beaufort, les représentants des communes limitrophes et membre du syndicat intercommunal de la retenue des Fades-Besserve plus à titre personnel quelques personnes intéressées par le passé prestigieux de cette chartreuse : le Dr François Batisse, André Faure. A cette réunion, il était décidé la création d’une association loi 1901 avec pour but la mise en valeur du site. Mr Marc Rossignol maire de Chapdes était élu président. L’idée d’acquisition des terrains par le SIRB était alors émise. Le Dr Batisse et M. Rossignol étaient chargés de contacter les propriétaires, forts nombreux et de recueillir les promesses de vente ce qui fut réalisé non sans quelques difficultés.

L’association déclarée en préfecture en 1970 pouvait envisager une première action pour l’été 1971. Pour cela elle adhérait à l’union REMPART organisatrice de chantiers de bénévoles. Les premières années furent un apprentissage pour tous en la matière : pas de lieu d’accueil, ni de logement décent pour les jeunes seulement des tentes pas toujours en bon état, pas d’encadrement réel pour le chantier la responsabilité venant du dévouement de certain le premier fut Lucien Dufour. Les travaux de ces années consistèrent surtout à un débroussaillement et à un repérage des lieux auxquels participèrent des troupes scouts et un détachement militaire du 92 e. Ils permirent toutefois la trouvaille de plusieurs pièces de vaisselle, l’accès à plusieurs salles enterrées et de constater l’ouverture du tombeau de Gilbert IV de La Fayette et son épouse profanation peut être due à l’époque révolutionnaire

Pour cela il fallait des fonds dans un premier temps furent émises des cartes de membres honoraires au logo crée par Mer Gouttratel et en 1974 M. Henri Lamendin qui avait rejoint l’association produisait un livre «   Histoires de la chartreuse » en laissant les bénéfices à celle-ci. Un fascicule écrit par A.Faure venait compléter la bibliographie moderne sur le site au profit de sa remise en valeur.

  • Une dynamique s'installe

        Pendant plusieurs années les chantiers purent fonctionner grâce au soutien de Rémi Longchambon qui organisa chaque année avec l’aide de ses amis des concerts à la Viouze, à Pontgibaud, à Montfermy moments de convivialité qui se poursuivaient par des soirées de rencontre au moulin des Combes.

        A partir de 1974 les chantiers  se pérennisent sur les mois d’été. Françoise Machebeuf, Jacqueline Rossignol, Xavier Augustin seront les animateurs de ces premières années. Tout le monde garde le souvenir des veillées au coin du feu animées par Manu Lopez et sa guitare, par les histoires de moines fantômes de François Batisse. Tous les acteurs de ces moments privilégiés ne peuvent être cités mais certains sont inséparables de cette période JC Angelier, Jp Varaire, Fréderic, Jeanluc......

   En 1976, pendant deux mois la Chartreuse vit à l’heure de l’Amérique dans le cadre du bicentenaire de l’indépendance des États-Unis plus de 40 jeunes américains vont participer aux travaux de dégagement. C’est aussi cette année qu’une page nouvelle se tourne un bâtiment en dur est installé avec l’eau et l’électricité fini les expéditions vaisselle en brouette à la source. Une boisson est labellisée : « le whisky Nini »dégusté au coin du feu autour de la table sympathique de « Nini »  et sa famille.

 Peu à peu avec le soutien des collectivités locales et en particulier des ministères de la jeunesse et des sports et de la culture le réfectoire, la cour, les bâtiments d’intendance, les abords de la tour surgissent des broussailles. Ce travail permet à l'association en 1980 d'obtenir le 1er prix des chantiers de jeunes bénévoles

 

  • Des temps forts

 A partir des années 1980,  les premières animations sont  mises en place et vont redonner un peu de vie au site : des fêtes,  des spectacles son et lumière : l’histoire de la chartreuse, le carnaval de Romans. Michel Rouvreau, Tonio, Roby, Christian, Gogay seront les personnages clés de ces nouvelles activités sans oublier les filles Hélène, Michèle, Annie et les autres si nombreux à partager ces moments de création et de rencontre.

 

En 1982 la voûte de la salle d’accueil est terminée, première réalisation technique des bénévoles qui ont bénéficié de l’aide des Compagnons du devoir et en particulier de Dédé compagnon maçon qui chaque année ensuite  vient «faire son devoir" sur le site

     1986 Dans le cadre de l’année internationale de la jeunesse. Les bénévoles portugais de plus en plus actifs dans l’association vont guider l’ensemble du  groupe des chartreux à la découverte du Portugal du Nord et de son patrimoine. Cette semaine de voyage reste pour l’ensemble des participants un moment inoubliable grâce en particulier à la chaleur de l’accueil, à la convivialité des familles portugaises.  Après ce voyage touristique l’ensemble du groupe se retrouva durant l’été pour terminer la toiture des dortoirs. Fini les douches à la boite de conserve. Les bénévoles peuvent désormais bénéficier de dortoirs en dur et de douches chaudes. La mise en place de ces structures va être l’occasion d’activités et de rencontres nouvelles

  •  Une démarche d'inclusion

       Tout au long des années, de nombreux bénévoles se succèdent sur le site certains sont là depuis le début d’autre pour raison familiale ou professionnelle se sont éloignés parmi les fidèles il faut citer Serge qui arrivait en vélo depuis Charensat un après-midi de juillet 1978 restera de nombreuses années fidèle au chantier. Sa capacité d’adaptation, sa volonté d’intégration a été sans doute la raison du lancement d’une nouvelle expérience menée sur le site

       C’est en1987 que débute le partenariat avec le Foyer occupationnel du mas de Chassagne à la Courtine sur l’initiative de Pascal Lavigne éducateur technique du centre. L’association accepte de relever le challenge d’accueillir dans un chantier de jeunes bénévoles des handicapés mentaux. Cette collaboration s’est renouvelée pendant une dizaine d’années. Que d’échanges, de moments de joie, de temps de découverte et de convivialité s’ajoutent chaque année. Il faut en remercier les acteurs principaux les éducateurs, Pascal, Dominique, jean Marc et Olivier... et tous les résidents qui par leur enthousiasme et leur joie de vivre apportent au chantier un temps de bonheur privilégié.

  • Une dynamique de territoire

      Les années passent, les travaux sur le site se succèdent avec des partenaires financiers de plus en plus nombreux (région, département, syndicats intercommunaux, communes, ministères). Le site devient un lieu touristique incontournable pour la région. L’association propose des visites guidées avec des dépliants touristiques, un montage audiovisuel, des brochures de randonnées mettant en valeur le milieu naturel et le petit patrimoine rural des communes avoisinantes, des animations scolaires valorisant les vieux métiers. 

    1994 : 20 ans déjà que les chantiers fonctionnent sur le site. Tous les acteurs de ces années de renaissance du site se sont retrouvés lors d’une semaine d’animation qui a connu un grand succès grâce en particulier a toutes les associations locales qui ont apporté leur soutien. Le site réalisant ainsi le projet des pionniers de l’association qui voulaient en faire le centre d’animation socioculturelle de ce secteur des Combrailles.

  • L'inscription monuments historiques

     1996 Le potentiel scientifique de la chartreuse est enfin reconnu le site est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ce résultat ne fut pas obtenu sans mal. Mais l’obstination des bénévoles locaux avec l’aide scientifique et technique de Mme Fizellier- Sauget ingénieur archéologue au service archéologique régionale et le travail de l’équipe de l’URAC (Unité de Recherche Archéologique Régionale) dirigée par JL. Morde froid ont permis de faire aboutir positivement ce dossier.

Le projet lancé par les pionniers de l’association en 1970 a abouti. Le site est reconnu et sauvegardé.. Cette situation est le faite d’un groupe de bénévoles fidèles qui tout au long de ces années a su conserver le cap de l’équipe initiatique.