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1-La construction


Pour la construction du monastère et les restaurations, les chartreux du Port Sainte Marie, en conformité avec l'esprit de la règle cartusienne, exploitent les carrières de diatexite, de granite, de gneiss ouvertes à l'intérieur de leur domaine et à proximité du monastère. 

 

          

 

Ce qui ne les empêchent pas d'acheter quelques moellons de Volvic comme le démontre la présence de croisillons, de meneaux, de linteaux mis à jour dans la cellule post médiévale 4.50. Et cela jusqu’au XVIIème siècle.

Ensuite les choses vont changer. La bonne santé économique du couvent permet des travaux conséquents pour lesquels ils utilisent la pierre Volvic pour la maçonnerie et l'ardoise pour les toitures. Pour réduire les coûts, les moines achètent à Paugnat, entre 1654 et 1666, des " terre [s] ou l'on tire la pierre". Les chartreux confient l'exploitation de leur site d'extraction à deux carriers, anciens propriétaires-exploitants, qui assureront les besoins du monastère mais aussi de ses obédiences éloignées. 

 La pierre de Volvic 

C'est en 1248 que l'on utilise pour la première fois la pierre de Volvic pour la construction de la cathédrale de Clermont. 

C'est le seigneur de Bosredon, qui ayant attaqué le culot extrême de la coulée de la Nugeyre y découvrit une pierre fine à pores réguliers, facile à tailler. Les historiens se sont interrogés sur le pourquoi de cette utilisation tardive, selon E et H. du Ranquet, seules des raisons techniques peuvent expliquer cette mise en exploitation tardive : 

"Rare et cher, l'acier était réservé à des objets demandant une résistance toute particulière et qu'on n'hésitait pas à payer à leur juste prix: les armes et seu­lement les principales. Les outils des tailleurs de pierre étaient donc en fer, probablement en fer trempé ... Il est facilement compréhensible qu'on n'ait pu, dès lors, s'attaquer à l'andésite trop dure sur laquelle ciseaux, taillants et brettures ne pouvaient que s'émousser sans résultat. Les Chartreux jettent les bases de la sidérurgie moderne. Le processus de fabrication ne serait plus fer puis acier, mais fonte acier et fer: l'acier s’obtenant directement de la fonte par une opération moins poussée que celle nécessaire pour avoir le fer. En 1240, l'a­cier est devenu une marchandise courante: une révolution de l'industrie métallurgique en­traîne celle des outils des tailleurs de pierre". 

 
L'utilisation de la pierre de Volvic semble, au cours des siècles avoir été généralisée sur le site pour structurer les encadrements de portes, les seuils, certains pavements ou parements, les colonnes du cloître, les escaliers, les gouttières....Ces blocs, très facilement réutilisables, se retrouvent désormais régulièrement en réemploi dans les fermes ou maisons des environs.

 

 Eléments mis à jour sur le site 

            

Porte à Saint Georges de Mons

Maison à Martinêche (St Jacques d'ambur)

     

 

  La pierre de Volvic était aussi utilisée pour les constructions des bâtiments des différents domaines.

On remarque, sur ces habitats, la présence de certains signes cartusiens comme le globe ou la croix latine.

 

  

 

sur le montant d'une ferme aux Bouchauds

 

  

 

 

Selon Laurent Borne, leur présence aurait pour objet de protéger ces bâtiments et leurs habitants des dangers qui peuvent les menacer. Ce type de superstition se retrouve jusqu'au siècle dernier avec la réalisation de croix maçonnées dans le pignon des maisons, avec les bouteilles offertes par le propriétaire et bues par les maçons lors de la pose de la première pierre. 

 

LA CHAUX

Pour la construction, les chartreux utilisent de la chaux.

Sans documentation à ce sujet, on peut cependant supposer que, comme dans les autres couvents de l'ordre, elle peut être fabriquée par les chauffourniers ou les tuiliers dans la briqueterie du Port Sainte Marie. Pour sa cuisson, la pierre à chaux est placée dans la partie la plus proche du foyer lors de la cuisson des tuiles pour les protéger des coups de feu.

La chaux peut aussi être fabriquée dans les bois au moment de la coupe en utilisant les branches sur place. 

 

LES BRIQUES

 Fabriquées sur place, elles sont très présentes dans la construction, en particulier, au niveau de l’encadrement des ouvertures,  mais aussi en départ de voute dans la tour ou en réemploi au milieu des gneiss ou granite. 

                                                                                                                                                                   

LES SYSTEMES ARCHITECTURAUX

          La plupart des salles sont structurées en voûtes plein cintre ou surbaissées

   

Technique de construction de voûte sur des cintres de bois

 photos frédéric Vivien

                                              Les voûtes en berceau à forte poussée latérale demandent beaucoup de contre buté 

On remarque aussi  quelques dispositifs avancés ;  les systèmes

de ventilation, les murs double cloison

 

 

des protections pour rejeter les eaux de pluie comme sur la ventilation de la tour 

 

            LE RESEAU HYDRAULIQUE

Comme dans tous les monastères, l'eau est élément indispensable à la boisson, au culte, aux ablutions mais aussi pour les ateliers et la ferme de la correrie.

L'emplacement du monastère  entouré par la Sioule à l'Ouest et par deux ruisseaux au Nord est déjà un point favorable pour l'installation des viviers et une partie d'alimentation du site. 

 

Dès 1263, les chartreux complètent cet équipement en obtenant des bénédictines de Montfermy le droit de détourner les eaux du ruisseau de Torson et en 1337 le droit de capter les eaux de la Sioule.

Le plan de 1792 montre la présence d'une canalisation qui depuis le ruisseau de la Ganne Morand traverse le cloitre puis le petit cloître pour rejoindre la terrasse. Ils purent ainsi alimenter l'ensemble des pièces du site en eau potable et les deux fontaines celle du cloître et celle de la terrasse.     

 

 

 Comme en témoigne la présence de canalisations en terre cuite vernissée,d'éviers en Volvic ou de citernes comme dans la cellule du barbier, dans une salle de l'hôtellerie, à l'angle de la terrasse et de latrines dans les cellules.  

 

Evier du chapître

 

 

Citerne du barbier

     

Citerne angle de la terrasse 

On remarque que souvent les canalisations en terre cuite se trouvent au-dessus de canalisations en Volvic destinées aux égouts.

Canalisation d'égout

 On peut aussi supposer que le long du ruisseau, les chartreux avaient installer un ou des abreuvoirs pour les bêtes.   

 

 

 

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