Pendant des siècles, le pain et les galettes ont été l'aliment de base des moines et aussi des journaliers venant, chaque jour, travailler à la chartreuse. Les activités du boulanger sont définies dans les "Coutumes" : "le boulanger reçoit la provision annuelle de grain, le séche, le garde, le remue à l'air, le moud et confectionne les pains."Les moines ont le privilège de cuire le pain.
La préparation du pain est assurée par le moine boulanger ou par un boulanger laic un texte de septembre 1712 évoque "Annet Chaptar maître boulanger habitant à la chartreuse".Pour cette réalisation le boulanger dilue la farine avec de l'eau salée dans le pétrin puis rajoute ensuite le levain (reste de pâte de la fournée précédente). La pâte est mise ensuite à lever pendant la nuit à couvert. Puis le pain est cuit dans un four chauffé au bois.
Chez les Chartreux, on cuit deux espèces de pain :
- des petits pains cuits sous la cendre à base de fleur de froment "la fouace" en forme de galette qui peut servir d'assiette;
- un pain cuit deux fois la "paximace" particulièrement dure qui doit être trempée pour être consommée.
Les quantités journalières de pain consommées paraissent aujourd'hui énormes jusqu'à 1 kilo par moine. Mais le pain trempé dans un liquide vin, bouillon, sauce est alors la principale source de calories. Pour fabriquer le pain ont utilise les céréales (blé, seigle...) produites sur les domaines et moulues au moulin des chartreux. C’est avec les grains les plus beaux que sont fabriquées les hosties mélange de farine et d'eau claire. La pâte est déposée dans de petits moules en fer pour les cuire.
le boulanger devait fournir le pain pour les besoins du monastère mais aussi pour les pauvres comme l'indique Dom Angelot dans la déclaration au diocèse du 12 décembre 1726 : "il est difficile de ce fixer au juste quantité des grains pour lad. maison parce que le plus ou moins dépend du nombre de pauvres qui se présentent pour recevoir l'aumosne "
L'abbé Mioche rapporte que selon le témoignage "d'une vielle femme dite Lapouse de Chateaugay les pauvres venaient chercher du pain de très loin à la chartreuse. Ils venaient de Chateaugay on leur donnait deux tourtes à la fois"
Dans une lettre, Dom Gerle évoque en 1791 le fait que les chartreux vendaient du pain "Contentons nous de faire dans la maison le pain en deux fournées par semaine et n'en vendons presque pas cela est dangereux il vaut mieux en donner à prendre en dehors à ceux qui en auraient besoin en payant."
|
Réseaux sociaux